À propos

 

Bruno Susini est né au Tchad, à Fort-Archambault, aujourd’hui Sahr, le 10 octobre 1967.

  Originaire du Nebbiu, de la Castagniccia, de l’Alta-Rocca et de Bonifacio, il vit à présent dans l’extrême sud de la Corse.

  Enfant, adolescent, il s’imprègne, par les affectations de ses parents, de souvenirs inoubliables : les bords du large fleuve Chari, les couleurs de Tahiti, des îles Marquises, de la Nouvelle-Calédonie avant le retour artistiquement fécond, en 1985, dans l’île familiale. 

  Les rythmes africains, les chants et danses polynésiens, les percussions de la Grande-Terre, tous les sons et parfums se mêlent en lui.

  De cette alchimie pourront éclore ses compositions, riches de l’héritage poétique et musical de la Corse. 

  Jeune encore, il participe au mouvement culturel des années 1980 qui donnèrent les premières impressions, la formation musicale des premiers fruits ("A Grana", "Come", "Paisucciu") et avec le groupe Surghjenti le premier disque « Grana di vita » (1987-1988). 

  Cette époque de créativité intense fut marquée de rencontres déterminantes : en 1992, Bruno Susini réalisa l’intégralité des compositions du CD « Sott’a u turchinu di l’assenza » avec ce même groupe en pleine ascension. 

   En collaboration avec l'arrangeur Costa Papadoukas (compositeur lui aussi, à son titre), il inaugura une série de compositions symphoniques, un geste innovant dans la création musicale de l’île. 

De ce parcours jalonné de succès, on retiendra son triomphe en Suède lors de l’Eurovision des langues minoritaires (le Liet International, octobre 2008) de « Hosanna In Excelsis » paroles et musique. 

  Cette œuvre, évoque les évènements tragiques qui endeuillèrent la Corse entière. Magnifiquement servie par la voix du chanteur corse Jacques Culioli, elle obtint le prix du jury et le prix du public. 

  Plus récemment, j’ai pu écrire sur sa musique un poème en hommage aux goumiers marocains qui, en octobre 1943, s’illustrèrent à Bastia, au col de Teghjime, pour la libération de la Corse. Engagement humaniste (“Una Par Tè”, “Cullarati”, “Ossidiana”, “Fà Locu”), histoire (“Lestrigoni”, “Madiba”), amour (“Ricordi Di Rena”, “Sirinatu Sconciu”), Bruno a su sublimer mes textes par des mélodies puissantes ou douces avec un art consommé de faire parler ses compositions bien au-delà du texte. 

    Membre de la SACEM, de l’Adami et de la SPEDIDAM, Bruno Susini est à la tête d’une riche discographie en auteur et en compositeur.  Ses mélodies sont belles et souvent complexes. Pour certaines, elles pourraient figurer en accompagnement de films. C’est pourquoi, elles bénéficient souvent d’orchestrations riches (grâce notamment à la collaboration avec Minos Voutsinos, arrangeur et multi instrumentiste), à l’instar de ce que je considère comme son opus de référence : Sottu à u turchinu, enregistré avec les Surghjenti. Il y a chez Susini, une exigence, une sophistication ou une adéquation au texte que l’on retrouve rarement par ailleurs. Il n’est pas étonnant qu’il soit considéré comme l’un des meilleurs auteurs-compositeurs corses.

   De nos jours, il apparait moins sur scène comme interprète, pour mieux collaborer avec de nombreux groupes et chanteurs insulaires ainsi que l’atteste sa discographie.

Alain Di Meglio

Auteurs principaux ayant collaboré avec Bruno Susini :

Alain Di Meglio et Jacques Thiers

 

Alain Di Meglio

Alain Di Meglio est né en 1959 à Marseille. Il est professeur des universités à l’INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education de l’Université de Corse) où il a exercé la fonction de Directeur des études jusqu’en 2013 et où il enseigne actuellement au sein de Masters MEEF (métiers de l’éducation, de l’enseignement et de la formation). Il a été jusqu’à son élection à la vice-présidence de l’Université (VPCA), Directeur du Centre Culturel Universitaire (service commun de la culture) et Vice-président pour la mission langue corse.

   Il fréquente l’Université de Corse en tant qu’étudiant salarié en 1982, en même temps que son activité d’instituteur. Il contribue alors, pas à pas, aux diverses habilitations de la filière d’études corses, en même temps qu’il développe une recherche de terrain sur le bilinguisme scolaire.

   Après sa réussite au premier CAPES de langue corse, il fait de sa recherche en didactique des langues dans les écoles de Corse son sujet de thèse qu’il soutiendra en 1997.

Membre du laboratoire UMR-CNRS- LISA 6240 (Lieux Identités eSpace Actions), il a orienté sa recherche sur le terrain des langues minoritaires œuvrant pour la reconnaissance et le développement de la langue corse et, plus généralement, du bi-plurilinguisme dans l’enseignement public.

   Il utilise en ce sens les outils de la sociolinguistique et de la didactique des langues en situation minoritaire.

Vice-président de l’agrégation des langues de France, Alain Di Meglio réunit une riche expérience nationale et internationale (Algérie, Canada, Italie, Maroc,…).

 Dans sa commune de Bonifacio, il est élu depuis 2008 avec une délégation d’adjoint à la culture, au patrimoine et à la communication.

  Auteur et parolier, il écrit pour de nombreux groupes et chanteurs corses. Il collabore notamment avec des compositeurs comme Jean-Pierre Marcellesi, Bruno Susini ou Frédéric Poggi pour donner des textes de chansons à des groupes ou chanteurs/chanteuses (Voce Ventu, Surghjenti, Canta u Populu Corsu, Serge Vacca, Michèle Sammarcelli, Suarina, A Pasqualina,…)

Il donne par ailleurs régulièrement ses poèmes à la revue littéraire du Centre Culturel Universitaire, Bonanova dont il est l’un des rédacteurs. Avec Jacques Thiers, il dirige aujourd’hui cette revue dans le cadre d’un projet faisant une large place aux ateliers d’écriture de l’Université de Corse.

Depuis sa participation à à la revue Rigiru à la fin des années 80, il a publié de la poésie dans la plupart des revues en langue corse. Après un recueil de nouvelles en 2001 (Macagni, Albiana), il publie en 2004 un premier recueil de poèmes inédits sous le titre/thème de Migraturi (Ed. Albiana). Cet ouvrage lui a ouvert les portes d’anthologies contemporaines (A Filetta, Onze poètes corses contemporains, ed. PHI, Luxembourg ou Cinque poeti corsi ed. E. Cocco, « Quaderni della valle », Bari ; et diverses apparitions grâce à la traduction dans des revues françaises, espagnoles ou italiennes. En 2007, Migraturi sera traduit en français par François-Michel Durazzo sous le titre Migratures (Al Manar, Paris) et publié avec des illustrations de Julius Baltazar. En 2009, son second recueil (Vaghjimi spizzati, Albiana) lui vaut le Prix du livre corse et sera publié en 2011 dans sa version française (Automnes en miettes, Al Manar avec illustrations de Guy-Paul Chauder).

Il est présent en 2010 dans la revue Nu(e) 44 consacrée à 13 poètes corses, dans la revue Décharges 145 (5 poètes corses) et dans la revue Bacchanales 46, Ce qu’île dit. Il participe à des anthologies contemporaines, entre autres : Une fenêtre sur la mer, Angèle Paoli (Dir.) en 2014 ; Florilège de la poésie corse Musa d’un populu, Norbert Paganelli, (Dir.) 2016 ; Par tous les chemins. Florilège poétique des langues de France, MJ Verny et N. Paganelli (Dir.) 2019, ed. Le bord de l’eau.

 Son dernier recueil de poèmes Sintimi di sponda (Sentiments de rive) a été publié en corse en 2015 (Albiana/CCU).

Jacques Thiers

Né à Bastia en 1945, résidant à Biguglia. Agrégé de l'université (lettres classiques), Jacques THIERS a enseigné les lettres classiques à Nice, Ajaccio et Bastia avant de rejoindre en 1983 l'Université de Corse où il occupe actuellement une chaire de langue et culture régionales avec le grade de Professeur des Universités.

Il est docteur en linguistique habilité à diriger des recherches et a occupé diverses fonctions administratives et pédagogiques dont la direction du Service d'Information et d'Orientation (SUIO) de l'Université de Corse et du DESS de Communication Appliquée à la Valorisation des Ressources Régionales.

Depuis 1994 il est aussi à la tête du Service Commun du Centre Culturel Universitaire (CCU) qui anime l'action culturelle sur le campus et dans les relations de l'Université de Corse avec les établissements d'enseignement supérieur sur le Continent et en Méditerranée : une vingtaine d'ateliers d'expression artistique et culturelle, un bulletin périodique d'informations culturelles (À l'asgiu), des publications (dont une revue littéraire en langue corse Bonanova), des conférences, des spectacles dramatiques et des concours internationaux de littérature sont les vecteurs de cette politique d'épanouissement et de dialogue culturel. Une quinzaine de bénévoles et quatre moniteurs-étudiants accompagnent des activités dont une bonne part assure la relation université-cité.

De 1995 à 1998 Jacques THIERS a été président du jury des concours de langue et de culture corse des lycées et collèges, le CAPES de langue corse.

Il en préside aujourd'hui le concours réservé.

Un parcours d'enseignant et de chercheur donc, jalonné de recherches, de colloques, de publications scientifiques dans le domaine des lettres et des sciences du langage.


A ces responsabilités universitaires et administratives s'ajoutent des réalisations dans le domaine de l'expression culturelle, en langue corse en particulier. Co-auteur de méthodes d'apprentissage du corse (Stà à sente o Pè !, Dì tù), J.THIERS est l'un des militants culturels qui se reconnaissent dans l'appellation de " génération de 1970 ".

Il écrit régulièrement en poésie depuis ces années-là ; il a signé les textes de nombreuses chansons dont les chanteurs et groupes corses ont fait des succès populaires, de E Duie Patrizie à Canta u Populu Corsu à I Muvrini et Surghjenti.

Jacques THIERS est aussi président de la section corse de l'Instituto del Teatro del Mediterraneo (IITM, Madrid) qui poursuit des objectifs similaires.

Rédacteur de revues littéraires et en particulier Rigiru (1973-1981) et aujourd'hui Bonanova, il est aussi dialoguiste et auteur de théâtre. Il a dans les années 1970 dirigé la troupe de Scola Corsa et Scola Aperta. De 1979 à 1999, il a écrit et fait représenter L'Orcu, U Rè, Pandora, U Casale, U più hè per fà l'erre, I Strapazzi di Bazzicone et Tutti in Pontenovu , des comédies populaires qui, par le recours à l'ironie, jouent sur les différents niveaux de représentation de la réalité sociale, culturelle ou psychologique. Des collaborations diverses (U Trionfu di a puesia, Matria, Medea), des relations continues avec le théâtre de Sardaigne (depuis la traduction en corse du drame Petru Zara de L.Sole en 1980) ont débouché sur un travail pour une scène multilingue : Itaca ! Itaca ! sur le thème d'Ulysse écrit à trois : J .THIERS, L.SOLE (Sardaigne), F.SCALDATI (Sicile) et créé à Aiacciu en octobre 1997. Le cycle s'est poursuivi avec : Ciclope (septembre 1998) en collaboration avec L.SOLE et Lelio LECIS (Cagliari) ; Baruffe in Mariana (septembre 1999), écrit avec M.CINI (Pise), A Memoria di l'Acqua (octobre 2000), Cosa mi manca à mè, adaptation très libre de Troilus et Cressida de Shakespeare (janvier 2001), en collaboration avec la compagnie " Teatro Sardegna " de Cagliari.

Jacques THIERS est par ailleurs prosateur (romancier avec A Funtana d'Altea, Prix du Livre Corse 1990 publié depuis en français, italien et roumain et A Barca di a Madonna (traduit en français sous le titre de La Vierge à la barque)

Parmi les publications les plus importantes :

LIVRES

- Papiers d'identité(s) (1989, éd.Albiana), un essai de sociolinguistique tiré de sa thèse (Université de Haute-Normandie, 1988) et qui analyse les mécanismes de l'identité des Corses;
- Les Potirons, l'inspecteur et le gecko (1994, éd.Albiana), un récit sur l'enseignement en Corse au XIXe, réalisé à partir de documents des Archives nationales
- Memorie (1996, éd.Piazzola), l'édition critique (tirée de sa thèse, Université de Provence, 1979) des mémoires de Francesco Ottaviano Renucci (1767-1842), un ouvrage essentiel pour la connaissance de l'histoire de Bastia et de sa région, mais aussi des relations de la Corse avec la péninsule italienne dans une période sensible
- Salvatore Viale et la Toscane littéraire (1996, BU-CCU) dont il a dirigé les articles et la publication et qui met en lumière le rôle de l'écrivain bastiais à la même époque.
- Les Itinéraires de Salvatore Viale, (1998, BU-CCU) dont il a co-dirigé les articles et la publication, ensemble d'études sur les rapports entre Corse et Toscane dans l'Europe du premier dix-neuvième siècle

ARTICLES

1993- "Language contact and corsican polynomia" in: Trends in Romance Linguistics and Philology, vol.5: Bilingualism and Linguistic Conflict in Romance (R.Posner et J.Green dir.), Mouton de Gruyter, Berlin-New York.

1995- "The theoretical implications of Polynomial Language" in European identities; Cultural diversity and integration in Europe since 1700 (Nils Arne Sorensen ed.), Odense University Press.

1997 - "Français-corse", article n°145 in: Kontaktlinguistik/Contact Linguistics/Linguistique de contact, vol.2: Manuel international des recherches contemporaines (Hans Goebl, Peter H.Nelde, Zdenek Starý et Wolfang Wölck), Mouton de Gruyter, Berlin-New York.

1998- "Image(s) de Paoli et B(u)onaparte dans quelques témoignages contemporains (fin 18e début 19e)", in "La nascita di un mito : Pasquale Paoli tra '700 e '800" (M.Cini, dir.), actes du colloque de Viareggio, edizioni BFS , Pisa.